Social Anthropology - Robots, AI & Society
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mardi 15 octobre 2024

ROBOTS BORDEAUX 2024 - 18-19 oct. 2024

Selon la Fédération Internationale de Robotique, près de 4 millions de robots industriels seraient actifs fin 2022, essentiellement en Asie. 67 % des entreprises chinoises et 41 % des entreprises françaises anticipent une réduction de leur force de travail en lien avec la robotique. Frey et Osborne (2013) ont estimé que la moitié des emplois aux États-Unis pourraient disparaître en vingt ans. Des effets sur les emplois sont interrogés par la recherche comme les bouleversements des routines et des rythmes de travail, les impacts sur la santé des travailleurs, la modification possible des rapports de prescriptions au sein de l’entreprise ou l’impact du développement de la robotique sur l’environnement. Du secteur de la santé à celui de l’enseignement/recherche, en passant par le domaine militaire ou l’agriculture, tous les domaines sont touchés par ce développement de la robotique. Ainsi, au-delà de ces questions liées au travail, le développement des robots dans la société parce qu’il modifie les normes et valeurs culturelles pose de nombreuses autres questions éthiques, ce qui a permis à un champ à part entière de voir le jour, la roboéthique (Veruggio, 2006). Des questions éthiques, liées à l'interaction entre les robots et les êtres humains, ou à la responsabilité, l’apprentissage, l’évaluation, la prise de décision, les émotions seront interrogées lors de ce colloque.

Avec Gianmarco Veruggio, Sylvie Michel, Johanna Seibt, Murielle Benejat, Catherine Tessier, Joffrey Becker, Roland Lenain, Ouiddad Labbani-I, Jean-Pierre Da Costa, Camille Auger & Nathalie Toulon.

lundi 23 septembre 2024

Journée d'étude RE:24

 


RE:24

Journée d'étude organisée par

Joffrey Becker, Lilyana Petrova & Syd Reynal

Dans le cadre de la chaire Artss

Jeudi 17 oct. 2024

ENSEA- CURIUM

6 avenue du Ponceau

95000 Cergy

Inscription obligatoire sur :

https://forms.gle/eg8VQK7gThW3vNqX9

La journée d'étude RE:24 cherche à construire un dialogue interdisciplinaire autour de questions situées à l'interface de l'environnement, des sciences et des techniques, de la société et des représentations. Elle vise à explorer de nouvelles manières de faire et de produire des savoirs, en portant l'intérêt sur les rapports entre arts et science, sur la conception d'objets techniques sobres, soutenables, socialement et culturellement pertinents, mais aussi sur l'expérimentation de nouvelles modalités de l'écriture scientifique. L'ambition est d'engager des échanges autour de questions technologiques et épistémologiques à l’interface de disciplines issues autant des sciences et techniques de l’ingénieur que des sciences humaines et sociales.

Programme

9h-9h30 Accueil

9h30-10h15

Joffrey Becker

ETIS UMR8051 / CY Cergy Paris Université, ENSEA, CNRS

Épistémologies en reconfiguration

10h15-11h

Sophie Sakka

Grhapes EA7287 / INSHEA

Robotique et société

11h-11h45

Alexandre Pitti & Arnaud Blanchard

ETIS UMR8051 / CY Cergy Paris Université, ENSEA, CNRS

Les enjeux de la sobriété en robotique

12h-14h Pause

14h-14h45

Lilyana Petrova & Syd Reynal

ETIS UMR8051 / CY Cergy Paris Université, ENSEA, CNRS

Des performances-pirates en conférence pour reconfigurer la production des savoirs

14h45-15h30

Antoine Henry

Gériico ULR4073 / Université de Lille

Une approche par l’équité pour rééquilibrer les relations entre artistes et plateformes

15h30-16h Pause

16h-16h45

José Halloy

LIED UMR8236 / Université Paris Cité

Quelles places pour les robots dans les écosystèmes ?

16h45-17h Conclusion


lundi 1 février 2021

Jeunes robots et vieilles personnes : Prendre soin et nouvelles technologies en gérontologie



Jeunes robots et vieilles personnes
Prendre soin et nouvelles technologies en gérontologie

Sous la direction de 
Jérôme Pellissier, Mireille Trouilloud & Pascal Menecier

Lyon
Chronique Sociale
Coll. Comprendre les personnes
180 p.

https://www.chroniquesociale.com


Les nouvelles technologies facilitent-elles autant les relations thérapeutiques qu'elles les contraignent ? Comment penser leur usage dans le respect de l'éthique ? Que nous disent les robots utilisés en gérontologie de notre regard sur les personnes à qui on les propose ? Existe-t-il des cyberaddictions chez les sujets âgés ? Les technologies du virtuel se révèlent-elles, pour les patients comme pour les équipes, de solides supports de prendre soin ou des leurres dangereux ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles répond la première partie de cet ouvrage. Les nouvelles technologies sont à la mode. Mais des robots à la télémédecine en passant par les systèmes dits «intelligents» à domicile ou en institution, on en parle souvent plus pour les juger, les louer ou les condamner, que pour les questionner. Le présent livre souhaite d'abord enrichir notre réflexion sur ces nouvelles technologies par les regards que portent sur elles des personnes venues d'horizons professionnels et disciplinaires différents : écrivain, anthropologue, philosophe, psychanalyste, psychologue... Dans une seconde partie, il donne la parole à des professionnels - ergothérapeute, médecin coordonnateur, gériatre, psychiatre, psychologue... - qui confrontent cet ensemble de réflexions à leurs pratiques et usages des nouvelles technologies. Des expériences et des pratiques qui permettent notamment de mieux cerner comment des robots - ici Paro et Nao - sont utilisés et perçus par leurs usagers ; comment un technopôle peut aider les professionnels dans l'usage des différentes technologies (en particulier de sécurité et d'assistance) ; quels sont les apports d'une expérience de téléconsultation en gérontopsychiatrie ; quelles leçons peut-on tirer, grâce au point de vue d'une ergothérapeute, sur l'accompagnement à l'utilisation de différentes technologies proposées - ou imposées - à des patients...

lundi 8 avril 2019

Séminaire Francophone Interdisciplinaire d'Alzheimérologie


Rencontre avec des Auteurs : 
« ROBOTS ET AUTRES TECHNOLOGIES : 
prendre soin augmenté, prendre soin diminué ... » 

Sous la conduite de : Mireille TROUILLOUD, Psychologue 
Jérôme PELLISSIER, Écrivain, Docteur en Psychologie 
Louis PLOTON, Psychiatre 
Marion VILLEZ, Socio-anthropologue 
Pascal MENECIER, Gériatre 
Christian COTTA, Cadre infirmier supérieur 

Lundi 17 juin & mardi 18 juin 2019 
Centre International de Séjour (CISL) 
103 Bd des États-Unis à LYON 

Programme et inscriptions : http://bit.ly/2FqEaS9


jeudi 6 février 2014

À propos des drones...

La robotique est parvenue aujourd'hui à s'imposer dans le domaine de l'action militaire. Cet intérêt pour les robots s'est constitué à partir de recherches autour des moyens d'accroitre l'efficacité au niveau opérationnel dans une économie marquée par la réduction des effectifs, les difficultés liées au paiement des retraites, au soin des blessés ou à la réinsertion. La robotique militaire s'est également constituée autour d'un souci pour l'extension des limites de l'action humaine. Ces machines concourent à robotiser progressivement le champ de bataille mais elles tendent aussi à transformer les représentations de la guerre et du métier de soldat. L'intégration de ces machines s'appuie en réalité sur différentes approches, constituées à partir de problèmes spécifiques. On peut d'emblée distinguer les machines restant sous le contrôle direct d'un opérateur humain des machines autonomes agissant selon leur programme en fonction des informations qu'ils perçoivent dans leur environnement.

Article extrait de la revue Popular Science (Août 1930)
Il a fallu près d'un siècle après les démonstrations de télémécanique d'Édouard Branly et les expérimentations de Max Boucher et Maurice Percheron [1] sur l'aéroplane Detable pour que les avions sans pilote parviennent à s'imposer comme un instrument de guerre de premier ordre. L'apparition de cette technologie et son utilisation systématique en Afghanistan, au Pakistan ou au Yémen au cours de dix dernières années soulève de nombreuses questions et critiques. Les drones militaires imposeraient une nouveauté radicale, allant jusqu'à remettre en cause la notion de guerre en mettant à distance (et en latence) l'opérateur et l'opération, en écrasant les niveaux de prise de décision et les chaînes de compétence, ou en justifiant le ciblage de personnes, par delà les frontières nationales, sans être toujours en mesure de déterminer leur statut de combattant. Cette nouveauté s'inscrirait paradoxalement dans la continuité des pratiques modernes de la guerre. L'usage de cette arme cherche en effet ses connections avec les principes d'une guerre juste, à partir de l'impératif de préserver les combattants nationaux. Au delà des rhétoriques du changement et de la continuité dans l'éthique de la guerre mises en exergue à travers la controverse sur l'usage des drones militaires, ces machines portent aussi les principes d'un effacement progressif des frontières entre le monde civil et le monde militaire [2], ouvrant une fenêtre sur la possibilité d'une guerre open source où à peu près n'importe qui peut être en mesure de fabriquer et d'utiliser de telles technologies. À l'asymétrie induite par l'usage controversé des drones, se laisse entrevoir la possibilité d'une réappropriation non seulement par des combattants irréguliers [3], mais aussi par des membres de la société civile [4].

En réalité, si l'usage des drones télé-opérés pose question, c'est surtout autour de leur autonomie que se cristallisent aujourd'hui les débats. Avec le développement de l'intelligence artificielle il est désormais envisageable de déployer des robots, seuls ou en essaims, dans le cadre d'opérations de surveillance ou de reconnaissance, ou encore d'impliquer directement des machines dans des zones de combat. La conception et l'emploi de telles machines, capables de prendre seules l'initiative d'un tir, repose en des termes encore inédits les questions relatives aux armes frappant sans discrimination [5]. Comment une machine peut-elle faire la différence entre un combattant et un non-combattant à l'endroit même ou un soldat humain n'y parvient pas toujours ? À qui imputer la responsabilité d'un crime de guerre si la machine seule a pris la décision d'ouvrir le feu ? À quelles conditions une telle machine pourrait-elle respecter des règles élémentaires de morale ? À l'heure où aucun mécanisme de responsabilité pénale ne peut être appliqué à ces robots, des chercheurs en intelligence artificielle, en robotique, en droit ou en sciences sociales ont souligné l'urgence d'ouvrir le débat. Regroupés pour certains au sein de l'International Commitee for Robot Arms Control en 2009, ils œuvrent pour une meilleure connaissance des risques associés au développement de l'autonomie des « robots tueurs » et plaident pour leur interdiction auprès des instances internationales [6].

Ces débats récents soulignent l'importance, pour les chercheurs et plus largement pour les membres de la société civile, de s'emparer des nombreuses questions morales et légales que soulèvent l'autonomie des machines de guerre. 

Notes
[1] Percheron publie L'Aviation de Demain, Télémécanique, La direction des avions par TSF en 1921.
[2] Cet effacement des frontières suit de près le développement des technologies issues de la robotique. Fondées principalement sur un bouclage entre senseurs et actionneurs (selon la définition de l'agent idéal donnée par Stuart Russel et Peter Norvig) les technologies embarquées sur les robots militaires diffèrent à peine de celles des robots dits sociaux ou médicaux.
[3] Le Guardian du 17 septembre 2009 rapporte par exemple que des insurgés irakiens auraient intercepté les signaux vidéo non-cryptés de drones transitant par satellite en utilisant un logiciel de piratage de chaînes de télévision à péage ne coutant que 26 dollars.
[4] Les développements récents du drone journalism vont en ce sens.
[5] Comme les mines antipersonnel ou certaines armes classiques régies par la convention d'Ottawa ou la convention sur les armes inhumaines. Les robots létaux autonomes n'entrent pas, pour l'heure, dans les armes ciblées par ces conventions internationales. 
[6] Les débats débuteront à l'Office des Nations Unies à Genève, à partir du 13 mai 2014, dans le cadre de la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination.

lundi 27 septembre 2010

Vers la fin du handicap ?

Vers la fin du handicap ?
Pratiques sportives, nouveaux enjeux, nouveaux territoires
Edité par Joël Gaillard, Bernard Andrieu 

Le club, l'école sont des micro-sociétés, des endroits de socialisation dans lesquels se réalise l'apprentissage de la relation à l'autre. La personne handicapée est un individu qui occupe une position socialement reconnue comme extérieure, différente voire inférieure par rapport à celle des autres membres de la collectivité. En fait, elle subit un phénomène d'exclusion sociale. Considérant l'ambigüité et l'indétermination dans lesquelles se trouve placée la question de l'intégration des personnes handicapées « entre inclusion souhaitée et pratiquée et exclusion (mise à l'écart), constatée, rédhibitoire » et à partir de nos expériences d'accompagnement sportif, l'ambition de cet ouvrage et de penser une meilleure approche de différentes notions telles que l'exclusion, le territoire. Cet ouvrage se propose d'établir des constats sur la réalité de l'intégration par le sport, à travers les politiques et les dispositifs mis en place pour favoriser ce phénomène. Ce sont ces aspects particuliers pris en compte dans la loi du 11 février 2005 que nous abordons dans une première partie.

La virtualisation des corps aujourd'hui est une nouvelle étape dans la fin du concept de handicap. En devenant hybride, le corps du sujet se libère de la contrainte naturelle en intégrant la communauté des corps métissés. Le concept d'hybride ne se réfère plus au monstre, à l handicapé, à l'infirme car il intègre le fauteuil, la greffe ou la technologie dans le fonctionnement même du corps. Le schéma corporel de l'hybride constitue une expérience propre, efficace et fonctionnelle qui doit être décrite en première personne afin de comprendre les modifications de l'image du corps, de l'estime de soi, des performances du corps hybride. De nouveaux enjeux se dessinent alors, c'est tout l'enjeu de la deuxième partie de cet ouvrage.

Sommaire

Chapitre I : Introduction générale
Patrick GOHET — Le sport : moyen d'autonomie et d'insertion
Bernard ANDRIEU — La fin du handicap ? De la stérilisation à l'hybridation
Joël GAILLARD — Le sport joue-t-il un rôle dans l'insertion des personnes handicapées ?
Henri-Jacques STIKER — Regard social sur les pratiques sportives
David LE BRETON — Le corps comme materia prima
Georges VIGARELLO — De l'orthopédie à la gymnastique

Chapitre II : L'intégration de l'élève handicapé en EPS
Michaël ZICOLA — Corps, éducation physique et situation de handicap
Guillaume LECUIVRE — EPS et handicap, regards historiques
Arnaud LACAILLE — Des dispositifs « ouverts » sur l’établissement scolaire

Chapitre III : Juridiciarisations du handicap
Christian HASSENFRATZ — Le handicap face au droit
Jérôme BERNARD — Droit pénal et perception de la personne handicapée
François BRUNET — Programme « sport santé » en direction des détenus âgés ou en perte d’autonomie
Omar ZANNA — Existe-t-il des douleurs socialisantes ?

Chapitre IV : Les politiques régionales et européennes
Thorsten AFFLERBACH — Intégration des personnes handicapées, activités du Conseil de l’Europe
Jean-Marie SCHLÉRET — L’impulsion de la loi 2005
Valérie ROSSO-DEBORD — La loi du 11 février 2005
Ludovic MARTEL — La prise en compte des personnes handicapées dans les politiques publiques sportives
Aurélie COMETTI — Pratiques sportives associatives et handicaps
Guillaume RICHARD et Gil DENIS — Plateforme d’innovation ouverte et handicap : le projet « Living Lab » de Nancy
Maria BLASCO YAGO — Les politiques sportives espagnoles

Chapitre V : Pratiques sportives, métiers du sport et handicaps
Isabelle QUEVAL — Corps sportif et handicap : corps « naturel », corps « dénaturé », « surnature » du corps
Gilles BUI-XUAN et Jacques MIKULOVIC — Le paradoxe nutritionnel chez les personnes handicapées mentales. Obésité et activités physiques et sportives chez les enfants et les adultes en situation de handicap mental
Roy COMPTE — Le sport comme pratique sociale signifiante pour les personnes handicapées mentales : intégration et citoyenneté en débat
Jean-Philippe VERNAT — Pratique sportive et situation de cécité
François BRUNET, Cédric BLANC, Anne-Catherine MARGOT — Activités motrices et sensorielles des personnes en situation de handicap sévère. De l’isolement à la participation sociale
Dominique LAVISSE — Réduction de la situation de handicap et personnes lourdement handicapées motrices dans le domaine des activités physiques. L’exemple du tir à l’arc
Jacques DE LA TAILLE — Les facteurs de réussite de l’intégration, approche méthodologique

Chapitre VI : Les nouvelles approches
Kevin WARWICK — Robots with Biological Brains and Humans with Part-Machine Brains
Larry DUFFY — Orthopedie, gymnastique, hypodermie : redresser le corps chez Flaubert, Maupassant, Zola.
Pierre ANCET — L’emblématisation du corps handicapé et du corps augmenté
Marianne CLOUTIER — De la greffe et de l’hybridation comme lieu d’interrogation identitaire
Simone ROMAGNOLI — Identité personnelle, corps et changement. De l’intrus à l’hybridation
Biliana VASSILEVA-FOUILHOUX — Mouvement réel / mouvement virtuel : le cas d’un idori
Axel GUÏOUX, Evelyne LASSERRE, Jérôme GOFFETTE — Mobilis Immobile Usages des Nouvelles Technologies, expériences vidéo ludiques et situations de handicap
Simone ROMAGNOLI et Armin KRESSMANN — Amélioration humaine et handicap
Antonio A. CASILLI — Technologies capacitantes et « disability divide ». Enjeux des usages numériques dans les situations de handicap
Denis VIDAL — Anthropologie et nouvelle robotique : la redistribution
Joffrey BECKER — Le robot-chimère : ambigüités et continuités ontologiques chez les humanoïdes
Olivier SIROST — L’imaginaire SF dans les comics : du handicap au corps surnaturé
Judith NICOGOSSIAN — L’évolution du corps humain en cybernétique : plus proche d’un modèle lamarckien?
Mael LE MÉE — Les Organes de Confort de l’Institut Benway