Social Anthropology - Robots, AI & Society
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dimanche 26 septembre 2021

Que prêtons-nous aux machines ?



Que prêtons-nous aux machines ? 

Approches interdisciplinaires des interactions homme-robot

Coordination éditoriale : Collectif PsyPhINe 

Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine

242 p.


Nous sommes actuellement submergés par les « révolutions » technologiques, plus particulièrement par l'intelligence artificielle et la robotique, notions larges et souvent floues pour le grand public. Entre réussites et fantasmes, promesses et inquiétudes, ces technologies semblent destinées à bouleverser nos quotidiens, du travail jusqu’à l’intime. Cet ouvrage prend le temps de croiser des regards, parfois critiques, sur ces avancées et leurs perceptions par le public.


Sommaire

Introduction

Avoir, attribuer et exprimer des intentions par Valérie Aucouturier

L'émotion comme condition interactionnelle par Christian Plantin

L'origine de la méfiance à l'égard des robots : que nous dit la psychologie par Jérôme Dinet 

L'anthropomorphisme à l’aune de la robotique par Joffrey Becker

Le paradigme de l’alignement pour modéliser l’inter-subjectivité dans un robot par Alexandre Pitti

Vers une intelligence socio-emotionnelle artificielle des systèmes interactifs par Magalie Ochs

L’interaction non-verbale : un vecteur de communication homme/robot par Arnaud Revel

Des balbutiements à DECIDE : les tribulations de la lampe Psyphine par Virginie André, Yann Boniface

Dans la fabrique de l’intériorité : une exploration des façons d’être et des registres expressifs des objets à comportement par Florent Levillain, Samuel Bianchini, Didier Bouchon, Cécile Bucher, Aurélie Hoegy, Raphaëlle Kerbrat, Selma Lepart, Filipe Pais, Olivain Porry

Conclusion

https://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100824270&fa=description


jeudi 4 juin 2020

Concevoir des machines anthropomorphes



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Becker Joffrey, « Concevoir des machines anthropomorphes. Ethnographie des pratiques de conception en robotique sociale », Réseaux, 2020/2 (N° 220-221), p. 223-251

Résumé : À partir de deux cas extraits de l’ethnographie, cet article propose d’étudier comment s’articulent les approches théoriques et les techniques mobilisées en robotique pour concevoir des interfaces relationnelles. En revenant sur l’intérêt des roboticiens pour la biologie et le théâtre, l’article questionne la façon dont ces derniers s’y prennent pour tenter de faciliter les relations que nous pouvons avoir avec leurs objets. Il porte plus particulièrement l’attention sur les opérations de transfert par lesquelles les chercheurs en robotique intègrent des comportements à leurs robots afin d’apporter un point de vue complémentaire au champ de l’anthropologie des interactions humain-machine, qui prenne en compte les pratiques de conception. 

*

Becker Joffrey, « Designing anthropomorphic machines : An ethnography of design practices », Réseaux, 2020/2 (N° 220-221), p. 223-251

Abstract : Drawing on two case studies, this article examines the interrelations between the theoretical and technical approaches used in robotics to design relational interfaces. Investigating robotics engineers’ interest in biology and theatre, it examines the ways in which they attempt to facilitate humans’ relationships with robots. In particular, it focuses on a process of transference whereby robotics researchers integrate behaviours into their robots. It thus provides a complementary perspective to the anthropology of human-machine interactions that takes design practices into account.

URL : https://www.cairn.info/revue-reseaux-2020-2-page-223.htm

lundi 27 avril 2020

Ethnographies des Agents Conversationnels , Réseaux n° 220, mai-juin (à paraître)



ETHNOGRAPHIES DES AGENTS CONVERSATIONNELS
Coordonné par Marc Relieu & Julia Velkovska

Assistants vocaux, chatbots textuels, robots humanoïdes : la diffusion croissante d’agents conversationnels dans la société fascine, effraye, soulève des questionnements d’ordre philosophique, éthique, juridique, technique, politique et moral. Présents à travers une diversité d’artefacts, ces agencements technologiques sont capables de produire des paroles ou bien des écrits pendant des interactions avec des humains et de simuler des compétences humaines, des rôles sociaux ou encore des formes de relations sociales. Depuis le milieu des années 2000, nous assistons ainsi pour la première fois à des rencontres inédites « grandeur nature » entre des formes de l’intelligence artificielle conversationnelle et des utilisateurs ordinaires dans leur vie quotidienne, en dehors des murs des laboratoires. Les agents conversationnels ont d’abord rejoint les rangs des produits offerts par les plus importants acteurs du numérique : Google, Microsoft, Apple ou Amazon proposent des enceintes connectées pour l’environnement domestique capables d’interagir vocalement avec les utilisateurs. Mais ces agents ne sont que le fer de lance d’un marché plus vaste, qui comprend également les robots conversationnels textuels (chatbots) prenant en charge différentes interactions de service et les robots humanoïdes. Utilisés massivement dans l’assistance technique et commerciale, les chatbots peuvent par exemple accuser réception d’une requête d’un client, repérer le problème posé et rechercher la solution dans des bases de données. Si les services rendus par ces robots conversationnels les rapprochent d’autres applications web, ils s’en distinguent néanmoins par l’utilisation du langage naturel. Enfin, venant s'incarner dans des organismes artificiels matérialisés – les robots humanoïdes – les agents conversationnels se sont enrichis de modalités diverses, par exemple les pointeurs ou les possibilités de mouvement permettant de désigner un objet dans l'environnement ou encore la capacité à détecter la présence de personnes, de reconnaître des émotions et d’exprimer des simulacres émotionnels. Aujourd’hui, les premiers robots d'accueil ou d'assistance fabriqués par cette nouvelle informatique « affective » commencent à passer les limites des laboratoires pour entrer dans les musées ou les situations commerciales. Comment penser les conséquences sociales d’une telle diversité à la fois de formes technologiques et des situations sociales dans lesquelles l’IA conversationnelle vient s’inscrire ? C’est ce défi que le présent dossier de Réseaux se propose de commencer à relever en rassemblant un premier ensemble en français de travaux empiriques sur les interactions avec les agents intelligents. Comment interagit-on avec des agents artificiels ? Quelles relations les personnes développent-elles avec ces machines parlantes ? Quel sens et quelle place ces machines prennent-elles dans notre vie quotidienne ? Comment reconfigurent-elles nos activités à la maison, au travail, dans l’espace public ? Comment nous affectent-elles et quelles formes d’attachement peuvent-elles susciter ?

Les enquêtes réunies dans ce dossier de Réseaux montrent que la recherche en sciences sociales gagne à se saisir empiriquement – avec le regard ajusté aux pratiques propre aux démarches ethnographiques – de la diversité des contextes, des interactions, et des projets auxquels les trois principaux types d’agents conversationnels sont aujourd’hui associés. Pour penser la complexité des infrastructures technologiques associées à ces applications de l’IA et leurs conséquences sur notre vie en société ce numéro propose de s’appuyer sur les résultats d’enquêtes portant à la fois sur la conception, l’appropriation ou les interactions avec ces différents agents. Résolument empirique et descriptif, le parti pris de ce dossier est également pluraliste en accueillant une diversité de manières de faire des ethnographies de l’IA. Réunissant des travaux ancrés dans l’ethnométhodologie, l’analyse conversationnelle, la vidéo-ethnographie, la linguistique interactionnelle, la sociologie économique ou l’anthropologie sociale il témoigne de la fécondité des approches observationnelles pour prendre la mesure des transformations technologiques et sociales contemporaines à l’échelle des pratiques.

Les contributions :

« Pourquoi ethnographier les agents conversationnels ? »
– Par Marc Relieu et Julia Velkovska

« Tisser des liens : l’interaction sociale chez les agents conversationnels »
– Par Justine Cassell

« Les relations aux machines ‘conversationnelles’ : Vivre avec les assistants vocaux à la maison »
– Par Julia Velkovska et Moustafa Zouinar

« Une approche configurationnelle des leurres conversationnels »
– Par Marc Relieu, Merve Sahin et Aurélien Francillon

« Répondre aux questions d’un robot : dynamique de participation des groupes adultes-enfants dans les rencontres avec un robot-guide du musée »
– Par Karola Pitsch

« ‘Je dois y aller’. Analyses de séquences de clôtures entre humains et robots »
– Par Christian Licoppe et Nicolas Rollet 

« Construire la ‘compréhension’ d’une machine : une ethnographie de conception de deux chatbots commerciaux »
– Par Charlotte Esteban

« Concevoir des machines anthropomorphes. Ethnographie des pratiques de conception »
– Par Joffrey Becker

vendredi 20 février 2015

Humanoïdes. Expérimentations croisées entre arts et sciences

Humanoïdes. Expérimentations croisées entre arts et sciences 
Joffrey Becker 
Presses Universitaire de Paris Ouest
Coll. Frontières de l'humain 
2015 
210 p.

Cet ouvrage explore les expérimentations artistiques et scientifiques conduites autour des robots humanoïdes au début du XXIe siècle.
Comment comprendre la robotique scientifique et les arts recourant à ses techniques au plus près de leurs modes de conception et de leurs usages et en s’éloignant des controverses et des discours inquiets qui annoncent le bouleversement des relations entre les humains et leurs technologies ?
En suivant l’auteur au gré de son parcours parmi les robots et leurs constructeurs, le lecteur est amené à penser la façon dont sont constituées les représentations du corps mécanisé à la fois du point de vue technique mais aussi du point de vue de leur réception.
Il est amené à considérer comment ces artefacts expérimentaux génèrent de nouvelles manières de penser l’humain en redéfinissant le cadre des relations entre les sciences, les techniques et la nature, et en déplaçant les frontières séparant les corps vivants de leurs imitations mécaniques.

jeudi 12 juin 2014

Link Human/Robot - Emmanuelle Grangier, Sacha Léopold et François Havegeer

Link Human/Robot : ouvrage collectif dirigé par Emmanuelle Grangier, Sacha Léopold et François Havegeer. Van Dieren Editeur. 2014

Auteurs : Élise Aspord, historienne de l’art et commissaire d’exposition ; Joffrey Becker, anthropologue ; Emmanuelle Grangier, artiste plasticienne, metteur en scène et chorégraphe ; Norbert Hillaire, artiste et théoricien de l’art et des technologies ; Laure Limongi, écrivain ; Christine Niclas, danseuse et chorégraphe ; Pierre-Yves Oudeyer, chercheur en robotique spécialiste des origines du langage ; Armelle Prigent, chercheuse spécialiste des réseaux et des jeux ; Arnaud Revel, chercheur en robotique développementale ; Sacha Léopold et François Havegeer, graphistes, collectif Syndicat.

Extraits : http://issuu.com/vandieren/docs/linkhumanrobot_issuu/1?e=0

vendredi 19 avril 2013

Humanoïdes, Enquête sur les transformations du corps et des machines


Soutenance de Thèse de Joffrey Becker

Mercredi 24 avril 2013, 9h30 
Musée du quai Branly 
Salle de cours 2 
37, Quai Branly 
75007 Paris 

Avec le début du XXIe siècle, un discours inquiet des relations que nous entretenons avec nos machines a fait son apparition. En permettant d'augmenter notre capacité à agir, la technologie nous ferait courir le risque d'une déshumanisation progressive, à l'endroit même où elle apparaissait constitutive d'une singularisation de l'humain vis-à-vis des autres existants naturels. Elle pose ainsi les bases d'une ambiguïté envers la représentation moderne du corps et de son autonomie, telle qu'elle s'est lentement constituée par référence à la technique et à l'activité mécanique. 

Les robots humanoïdes fournissent un bon exemple de cette ambiguïté. Ces derniers constitueraient un formidable outil pour comprendre le fonctionnement du corps. Mais ils formeraient également la représentation d'une manière de le penser, redéfinissant le cadre des relations entre les sciences, les techniques et la nature, et déplaçant les frontières séparant les corps vivants de leurs imitations mécaniques. Cette relation paradoxale, entre la recherche d'un savoir permettant d'étendre l'expérience du corps humain et une altérité lui étant trop radicalement opposée, fonde ainsi un jeu avec l'image du corps et ses limites. Quelles sont les conditions de ce jeu ? Comment ces images sont-elles conçue ? Comment retiennent-elles notre attention ? Comment réagissons-nous lorsque nous y sommes confrontés ? Et que leur imputons-nous ?  

La notion de performance, malgré les problèmes que soulève sa définition, peut nous aider à aborder ces questions, à la condition toutefois, d'en limiter la portée à une dimension interactionnelle. En effet, en montrant une transformation particulière, constituant autant de représentations composites du corps humain en acte, la performance offre l'occasion d'une réflexion située, renvoyant bien souvent aux conditions d'existence de notre propre corps : une réflexivité, finalement caractéristique de son esthétique, et dont peuvent également relever les machines anthropomorphes. Cette réflexivité encourage à orienter l'enquête sur le caractère situé de l'expérience de la métamorphose, en insistant sur les assemblages particuliers, à la fois humains et matériels, techniques et esthétiques, caractérisant les situations très diverses où les humanoïdes sont produits. 

Ces derniers relèvent en effet de la sphère de la représentation, d'une anthropologie qui rapproche les sciences et les arts à travers l'imitation de la nature. Machines théâtrales, elles s'inscrivent dans l'espace fictionnel de la scène, en figurant des comportements émotionnels à partir de scripts écrits pour elles, en redoublant le paradoxe énoncé par Diderot, en prolongeant le rêve de l'acteur total des théâtres d'avant garde, ou en suscitant, chez le spectateur lui-même, quelque chose des sentiments qu'elles figurent. Elles constituent en cela des outils pour l'expérimentation. Devenant dès lors machines à jouer, à travers les effets d'intelligence qu'ils produisent ou les décisions qu'ils sont parfois en mesure de prendre, les robots nous engagent à chercher dans leurs comportements, et dans les nôtres, les manifestations d'une ressemblance minimale, nécessaire à l'établissement d'une communication. 

Jury : M. Carlo Severi, Directeur d'études à l'EHESS (directeur), Mme Claude Imbert, Professeur à l'ENS (rapporteur), Mme Anne-Christine Taylor, Directeur de recherche au CNRS (rapporteur), M. Denis Vidal, Directeur de recherche à l'IRD

mardi 7 décembre 2010

France Culture - Le champ des Possibles

Quels humanoïdes pour quels humains ? J'aurai le plaisir de participer à l'émission de Joseph Confavreux, Le Champ des Possibles, sur France Culture, ce vendredi 24 décembre à partir de 18h20, en compagnie d'Emmanuel Grimaud. L'émission abordera quelques-unes des nombreuses questions touchant aux robots humanoïdes.