Coordonné par Pierre Charbonnier et Yaël Kreplak
Parution Mai 2012
http://traces.revues.org/
« Et si la dynamique des faits sociaux relevait moins d'une logique interne à l'organisation des hommes entre eux qu’à un ensemble d’interactions entre ces derniers et leur milieu ? Voilà l’hypothèse générale que les textes réunis dans ce numéro de Tracés cherchent à explorer. L’élaboration théorique d’une science des milieux humains, telle qu’elle a pu être proposée par G. Bateson, a en effet fourni une impulsion à un ensemble de recherches empiriques qui prennent le parti de suivre les faits sociaux dans leurs multiples relations aux objets, naturels et techniques, qui les entourent. Ces derniers cessent alors d’apparaître comme un simple décor au sein duquel le social prendrait place, pour participer pleinement à la construction de l’action collective, à l’élaboration d’enjeux normatifs et politiques, ou plus simplement à la formation de l’expérience.
Les textes qui composent ce numéro mettent en œuvre cette approche dans le cadre de disciplines variées, notamment l’anthropologie (T. Ingold, B. Gille), l’histoire (D. Davis), la philosophie (C. Larrère), ou encore la biomimétique (J. Becker), mais aussi en mobilisant diverses échelles et objets d’analyse : l’environnement naturel, bien sûr (L. Garçon et A. Navarro), la ville (A. Pecqueux), l’espace domestique (N. Lavalle). L’inscription du social dans des milieux apparaît alors bien souvent comme un objet de négociations, de désaccords, comme l’occasion de redéfinir les principes du lien social, et cela à l’échelle d’une ville (M. Tironi) ou d’une formation économique (P. Charbonnier). Enfin, ce numéro donne la parole à ceux pour qui les milieux sont d’abord une matière à travailler, comme les urbanistes (N. Michelin) ou certains artistes (A. Linke).
Par delà la multiplicité des perspectives et des objets envisagés, Écologiques met en question la valeur heuristique des approches en termes de milieu. En effet, celles-ci provoquent une attention renouvelée aux phénomènes ordinairement pris en charge par les sciences humaines, elles en mobilisent de nouveaux, elles déplacent les frontières entre les catégories classiques et les disciplines qui forment ce paysage intellectuel. Sans prétendre tirer un bilan définitif de ces transformations, ce numéro se propose donc de prendre nos repères dans ce nouvel espace. »
SOMMAIRE
ÉDITORIAL
Savoirs écologiques
Pierre Charbonnier et Yaël Kreplak
ARTICLES
Pour une approche écologique des expériences urbaines
par Anthony Pecqueux
Temporalités distribuées et partagées. Une approche écologique des activités familiales dans le foyer
par Natalia La Valle
Mettre l'écologie en mouvement. Les controverses à l'origine du projet Vélib'
par Martín Tironi
De l’écologie symbolique à l’écologie politique. Anthropologie des controverses environnementales chez les Salish côtiers
par Baptiste Gille
L’écoféminisme : féminisme écologique ou écologie féministe ?
par Catherine Larrère
NOTES
L’écologie prospective de la robotique
par Joffrey Becker
La Société des territorialistes ou la géographie italienne en mouvement
par Lucile Garçon et Aurore Navarro
De l’écologie à l’écologisme de Marx. Sur l’histoire naturelle du capitalisme et ses interprétations
par Pierre Charbonnier
TRADUCTIONS
Culture, nature et environnement. Vers une écologie de la vie
par Tim Ingold (traduction : Pierre Madelin présentation : Pierre Charbonnier)
L’éco-gouvernance en Algérie française. Histoire environnementale, politique et administration coloniale
par Diana Davis (traduction : Hakim Bourfouka)
ENTRETIENS
L’écologie en architecture et urbanisme : entre normes et pratiques. Entretien avec Nicolas Michelin
par Yaël Kreplak et Barbara Turquier
« Getting back to the wrong nature ». Entretien avec Armin Linke
par Émilie Hache et Valérie Pihet
Parution Mai 2012
http://traces.revues.org/
« Et si la dynamique des faits sociaux relevait moins d'une logique interne à l'organisation des hommes entre eux qu’à un ensemble d’interactions entre ces derniers et leur milieu ? Voilà l’hypothèse générale que les textes réunis dans ce numéro de Tracés cherchent à explorer. L’élaboration théorique d’une science des milieux humains, telle qu’elle a pu être proposée par G. Bateson, a en effet fourni une impulsion à un ensemble de recherches empiriques qui prennent le parti de suivre les faits sociaux dans leurs multiples relations aux objets, naturels et techniques, qui les entourent. Ces derniers cessent alors d’apparaître comme un simple décor au sein duquel le social prendrait place, pour participer pleinement à la construction de l’action collective, à l’élaboration d’enjeux normatifs et politiques, ou plus simplement à la formation de l’expérience.
Les textes qui composent ce numéro mettent en œuvre cette approche dans le cadre de disciplines variées, notamment l’anthropologie (T. Ingold, B. Gille), l’histoire (D. Davis), la philosophie (C. Larrère), ou encore la biomimétique (J. Becker), mais aussi en mobilisant diverses échelles et objets d’analyse : l’environnement naturel, bien sûr (L. Garçon et A. Navarro), la ville (A. Pecqueux), l’espace domestique (N. Lavalle). L’inscription du social dans des milieux apparaît alors bien souvent comme un objet de négociations, de désaccords, comme l’occasion de redéfinir les principes du lien social, et cela à l’échelle d’une ville (M. Tironi) ou d’une formation économique (P. Charbonnier). Enfin, ce numéro donne la parole à ceux pour qui les milieux sont d’abord une matière à travailler, comme les urbanistes (N. Michelin) ou certains artistes (A. Linke).
Par delà la multiplicité des perspectives et des objets envisagés, Écologiques met en question la valeur heuristique des approches en termes de milieu. En effet, celles-ci provoquent une attention renouvelée aux phénomènes ordinairement pris en charge par les sciences humaines, elles en mobilisent de nouveaux, elles déplacent les frontières entre les catégories classiques et les disciplines qui forment ce paysage intellectuel. Sans prétendre tirer un bilan définitif de ces transformations, ce numéro se propose donc de prendre nos repères dans ce nouvel espace. »
SOMMAIRE
ÉDITORIAL
Savoirs écologiques
Pierre Charbonnier et Yaël Kreplak
ARTICLES
Pour une approche écologique des expériences urbaines
par Anthony Pecqueux
Temporalités distribuées et partagées. Une approche écologique des activités familiales dans le foyer
par Natalia La Valle
Mettre l'écologie en mouvement. Les controverses à l'origine du projet Vélib'
par Martín Tironi
De l’écologie symbolique à l’écologie politique. Anthropologie des controverses environnementales chez les Salish côtiers
par Baptiste Gille
L’écoféminisme : féminisme écologique ou écologie féministe ?
par Catherine Larrère
NOTES
L’écologie prospective de la robotique
par Joffrey Becker
La Société des territorialistes ou la géographie italienne en mouvement
par Lucile Garçon et Aurore Navarro
De l’écologie à l’écologisme de Marx. Sur l’histoire naturelle du capitalisme et ses interprétations
par Pierre Charbonnier
TRADUCTIONS
Culture, nature et environnement. Vers une écologie de la vie
par Tim Ingold (traduction : Pierre Madelin présentation : Pierre Charbonnier)
L’éco-gouvernance en Algérie française. Histoire environnementale, politique et administration coloniale
par Diana Davis (traduction : Hakim Bourfouka)
ENTRETIENS
L’écologie en architecture et urbanisme : entre normes et pratiques. Entretien avec Nicolas Michelin
par Yaël Kreplak et Barbara Turquier
« Getting back to the wrong nature ». Entretien avec Armin Linke
par Émilie Hache et Valérie Pihet